Les temps changent, la phlébologie et la SFP aussi.
The times change, Phlebology and the SFP too.
Auteurs/Authors : Hamel-Desnos C.
Résumé :
Créée en 1947 par Raymond Tournay, la Société Française de Phlébologie (SFP) fête ses 70 ans cette année.
La chirurgie et la sclérothérapiedes varices des membres inférieurs ont fait leurs débuts il y a environ un siècle.
L’évolution des techniques a été progressive et lente pendant longtemps, mais s’est accélérée depuis deux ou trois décennies.
Quelques Français ont été des pionniers de la phlébologie en leur temps, nous les en remercions vivement, ils ont été nos maîtres.
Cependant ce temps est révolu, et il n’y a que peu de place pour la nostalgie ; la France ne doit pas rester sur le quai, le train avance et c’est un train à grande vitesse.
Des nouvelles techniques d’exploration, de traitements se bousculent et d’autres se profilent sans arrêt. Le domaine d’actions’élargit de plus en plus, notamment maintenant vers le réseau profond.
L’ère est donc à la réactivité, à une adaptation rapide, mais n’oublions pas notre sens critique et analytique, car l’objectif majeur doit rester le bénéfice du patient.
Les Français gardent un savoir-faire souvent reconnu, même si parfois jugé un peu « artisanal », mais ce n’est plus suffisant.
Pour une meilleure reconnaissance de sa phlébologie, la SFP doit développer sa communication à l’international.
La communication, la vitesse de diffusion des informations, la mondialisation de la médecine et l’impact des réseaux sociaux ont en effet aussi« rattrapé » la phlébologie. Nous ne savons pas si les patients sont mieux soignés, mais une chose est certaine, tout va plus vite.
Pour exister il faut publier.
Les publications répondent à des codes formels précis et, pour être reconnues à l’international, doivent être en langue anglaise. Là encore il n’y a plus de place pour la nostalgie, il faut viser l’efficacité.
Les publications dans notre revue Phlébologie restent essentielles et doivent être développées, mais ne sont pas suffisantes.
Sur la scène internationale, la France ne lutte cependant pas à armes égales, en particulier avec les Anglo-saxons, car outre la barrière de la langue, elle n’a pas de structures bien adaptées pour la recherche, surtout en phlébologie.
Or, en France, dans ce domaine particulièrement, le recrutement des patients se fait essentiellement dans le privé et les phlébologues français ne disposent en général ni d’une formation méthodologique solide, ni de structures logistiques adéquates.
Ceux-ci doivent, de plus, réaliser les études cliniques sur leur temps de consultation et sans rémunération.
Alors saluons les travaux scientifiques de qualité publiés à l’international par la SFP ces dix-quinze dernières années, malgré ces obstacles, car le mérite des auteurs et des investigateurs de ces études est d’autant plus grand. Saluons aussi les moyens méthodologiques et statistiques que la SFP a pu mettre en place, grâce à un de ses membres.
Nous devons poursuivre nos efforts, et les études randomisées en cours démontreront qu’il faudra encore compter avec les Français et la SFP.
Pour exister il faut faire des congrès solides.
Le congrès annuel de la SFP regroupait par le passé 250à300 participants. Ces derniers ont été plus de 600 au congrès de décembre 2016. L’amélioration de la qualité scientifique de nos congrès, associée à une convivialité appréciée de tous, est sans doute la clé de ce succès.
Pour exister il faut pouvoir financer.
L’améliorationde laqualité du congrès annuel a supposé une augmentation importante des moyens financiers mis enoeuvre (site, orateurs de renommée ). Malgré les efforts précieux de nos partenaires industriels, les budgets qui nous sont alloués par ceux-ci ne sont malheureusement pas extensibles. Le nombre croissant de participantsmembres SFP nous réjouit, mais en raison de la gratuité d’inscription, il engendre une augmentation non négligeable des coûts (restauration, locaux adéquats).
La SFP peut actuellement faire face au surcroît des dépenses, mais une réflexion va s’imposer dans un avenir proche.
Pour exister il faut aller vers les autres.
La SFP a totalement refait son site internet, grâce à l’action experte et bénévole d’un de ses membres, et bénéficie d’une forte visibilité du grand public (30000 visiteurs par mois). Une participation sur les réseaux sociaux a été mise en place, ainsi qu’une application congrès.
La SFP a intégré le Conseil National Professionnel de Médecine Vasculaire en 2015.
La SFP développe sa participation et son soutien à de nombreux congrès français et internationaux.
La SFP a des représentants à l’UEMS (Union Européenne des Médecins Spécialistes), et intensifie ses échanges avec les autres pays européens.
En particulier le Président du Multidisciplinary Joint Committee of Phlebology et du European Board of Phlebology est un membre de la SFP.
Pour exister il faut être attractif pour la jeune génération.
Sans jeune génération, sans relève, la SFP n’a pas d’avenir.
Durant le mandat 2014-2017, 400 nouveaux membres ont adhéré à la SFP dont une très large majorité de jeunes.
La SFP a su leur parler, les faire parler, les entendre, les écouter, les guider, apprendre d’eux.
Ils devront progresser pour fairedes études cliniques, publier, communiquer, et devront s’ouvrir aux autres collègues d’Europe et d’ailleurs, et ils devront apprendre à diriger la SFP.
Nous devons les accompagner ; sans eux, point de salut pour la SFP.
Pour exister il faut du pragmatisme.
Pour la première fois depuis l’existence de la SFP, le Conseil d’Administration (CA) a élu, en 2014, une femme à la présidence.
Les femmes sont largement majoritaires dans la population des médecins vasculaires, il était logique que l’une d’entre elles accède un jour à la présidence de la SFP, au bout de presque 70 ans.
En 2017, le CA a, à nouveau, élu cette femme à la présidence pour un mandat de trois ans, à une très large majorité. Aucun président n’avait fait deux mandats jusqu’à présent, mais n’en déplaise à certains, les habitudes sont faites pour être bousculées.
Le mandat 2014-2017 a été une réussite sur un certain nombre de points. C’est la réussite de toute une équipe soudée et déterminée, qui a su intégrer de nombreuses jeunes recrues.
Un mandat supplémentaire est nécessaire pour assoir ce redressement de la SFP, pour continuer à canaliser les nouvelles avancées et surtout continuer à gérer et assurer la transition intergénérationnelle. Le CA l’a compris et je le remercie de sa confiance.
J’assumerai au mieux ce rôle de transition, avec la nouvelle équipe qui me semble très déterminée à porter la SFP très haut.
Je remercie vivement tous les membres du Bureau et du CA qui m’ont aidée durant le mandat 2014-2017, et particulièrement l’équipe dirigeante, ainsi que tous les jeunes et moins jeunes collègues qui se sont impliqués auprès de moi, sans oublier mon époux, et ont travaillé et participé aux actions de la SFP.
Je remercie également Nelly et Rudy, et nos agences de communication successives, Publi-Créations et Divine Id.
Enfin je remercie tous nos partenaires industriels pour leur fidélité et leur soutien.
Nous espérons vous retrouver nombreux pour fêter tous ensemble les 70 ans de notre chère société, lors de notre congrès annuel, qui aura lieu du 7 au 9 décembre 2017 à l’hôtel Pullman Paris-Centre Bercy.
Votre dévouée présidente
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