Phlébologie Annales Vasculaires    Société Française de Phlébologie
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Catalogue / article

2009, 62, 2, p.-

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L'avenir ne se prévoit pas...

The future is not predictable…

Auteurs/Authors : Benigni J.P.

Résumé :

L’avenir ne se prévoit pas…

The future is not predictable…

Benigni J.P.

■ La crise financière, économique et de confiance que nous traversons actuellement, a bouleversé toutes les hypothèses et les stratégies de croissance et/ou de développement.

Elle frappe également durement le monde de la santé en particulier en France, ce d’autant que :
• Nous ne connaîtrons plus de grandes avancées pharmaceutiques à gros budget.
• L’Université française connaît une crise profonde en raison de son inadéquation face aux besoins réels de formation et de sa perte de compétitivité internationale.
• Le financement des dépenses de santé est de plus en plus mal assuré.
• Dans ce contexte, le conservatisme des différents partenaires médicaux (universitaires ou non, privés hospitaliers ou libéraux) est un facteur de tension sociale.

La donne a en plus gagné en complexité avec :
• Une meilleure information des patients : avec la création de sites d’information et d’associations de patients. Et avec :
• L’apparition d’une médecine à la carte. • L’influence croissante des « payeurs ».
• Leur désengagement partiel dans certains domaines thérapeutiques.
• L’apparition d’une « médecine basée sur les preuves », traduction approximative de soins basés sur des preuves cliniques.

■ Dans notre « petit » monde vasculaire, en particulier phlébologique, cette crise bouscule des certitudes données pour acquises.

Montesquieu dans « Les Lettres Persanes » aurait pu demander à Usbek, une correspondance faussement naïve sur nos moeurs.
• Aurait-il compris pourquoi nous nous battons depuis plus de 20 ans pour la création d’une spécialité comme s’il s’agissait d’une nécessité divine ?
• Qu’aurait-il pensé de notre égocentrisme qui nous laisse croire que nos pratiques professionnelles sont les meilleures ?
• Se serait-il interrogé sur la santé de nos esprits en observant les luttes picrocholines entre les différentes sociétés savantes, la morgue de certains dirigeants et les humeurs d’autres personnalités ?

Face à ces particularismes, fort actuels, la demande de nos patients est tout autre :
• Leur âge moyen augmente inéluctablement, ils consultent pour des pathologies émergeantes auxquelles notre formation ne nous a pas appris à répondre.
• Ils réclament des soins de qualité dispensés par des praticiens compétents.
• Ils refusent que le pouvoir de l’argent investisse le champ de notre pratique mais sont prêts à participer à un « bien vieillir ».

On pourra comprendre à la lecture de ces quelques arguments que l’avenir n’est pas écrit...
• Il faut nous rendre indispensables dans le système de soins si nous voulons simplement exister, j’aurais pu écrire survivre.
• Une spécialité ne peut se construire autour d’un examen complémentaire. Il nous faut conquérir une pratique originale.
• La pathologie veineuse n’est pas considérée comme noble alors que la pathologie artérielle...
• Mais quelle liberté nous donnera cette dernière dans 10 ans vis à vis du pouvoir des cardiologues ou des radiologues ?

■ La phlébologie est complexe et mal enseignée voire ignorée.

Pourtant une formation idoine existe depuis 6 ans.
Un Diplôme universitaire de Phlébologie dispense sur un an, un enseignement pratique et théorique à l’Université Pierre et Marie Curie, Paris 6.
Ce n’est pas seulement un lieu de formation initiale de qualité, mais aussi un lieu de recyclage.
Depuis la fin des années quatre-vingt, la phlébologie a complètement changé...
Avez-vous fondamentalement fait évoluer votre pratique ?

■ Les réseaux de soins sont encore balbutiants en France.

Dans d‘autres pays de notre vieille Europe, ils sont parfaitement matures et regroupent médecins de toute obédience, infirmières, kinésithérapeutes, podologues... et les associations de patients.
Qu’attendons-nous pour nous fédérer autour de réseaux de soins ?

■ Le vieillissement de la population fera que nous serons de plus en plus confrontés à des pathologies mixtes vasculaires, dermatologiques, rhumatologiques...

Une fonction de référent vasculaire se créera alors...et la place du médecin vasculaire et/ou angiologue et/ou phlébologue ne se discutera plus. Et la fonction créant l’organe, la spécialité deviendra indiscutable, car y exerceront des médecins bien formés, conscients de leur rôle professionnel, et soucieux de participer à l’amélioration d’un problème de santé publique.

■ Ainsi si l’avenir ne se prévoit pas, il se conquiert...Les territoires de compétence aussi !

Summary :

L’avenir ne se prévoit pas…

The future is not predictable…

Benigni J.P.

■ La crise financière, économique et de confiance que nous traversons actuellement, a bouleversé toutes les hypothèses et les stratégies de croissance et/ou de développement.

Elle frappe également durement le monde de la santé en particulier en France, ce d’autant que :
• Nous ne connaîtrons plus de grandes avancées pharmaceutiques à gros budget.
• L’Université française connaît une crise profonde en raison de son inadéquation face aux besoins réels de formation et de sa perte de compétitivité internationale.
• Le financement des dépenses de santé est de plus en plus mal assuré.
• Dans ce contexte, le conservatisme des différents partenaires médicaux (universitaires ou non, privés hospitaliers ou libéraux) est un facteur de tension sociale.

La donne a en plus gagné en complexité avec :
• Une meilleure information des patients : avec la création de sites d’information et d’associations de patients. Et avec :
• L’apparition d’une médecine à la carte. • L’influence croissante des « payeurs ».
• Leur désengagement partiel dans certains domaines thérapeutiques.
• L’apparition d’une « médecine basée sur les preuves », traduction approximative de soins basés sur des preuves cliniques.

■ Dans notre « petit » monde vasculaire, en particulier phlébologique, cette crise bouscule des certitudes données pour acquises.

Montesquieu dans « Les Lettres Persanes » aurait pu demander à Usbek, une correspondance faussement naïve sur nos moeurs.
• Aurait-il compris pourquoi nous nous battons depuis plus de 20 ans pour la création d’une spécialité comme s’il s’agissait d’une nécessité divine ?
• Qu’aurait-il pensé de notre égocentrisme qui nous laisse croire que nos pratiques professionnelles sont les meilleures ?
• Se serait-il interrogé sur la santé de nos esprits en observant les luttes picrocholines entre les différentes sociétés savantes, la morgue de certains dirigeants et les humeurs d’autres personnalités ?

Face à ces particularismes, fort actuels, la demande de nos patients est tout autre :
• Leur âge moyen augmente inéluctablement, ils consultent pour des pathologies émergeantes auxquelles notre formation ne nous a pas appris à répondre.
• Ils réclament des soins de qualité dispensés par des praticiens compétents.
• Ils refusent que le pouvoir de l’argent investisse le champ de notre pratique mais sont prêts à participer à un « bien vieillir ».

On pourra comprendre à la lecture de ces quelques arguments que l’avenir n’est pas écrit...
• Il faut nous rendre indispensables dans le système de soins si nous voulons simplement exister, j’aurais pu écrire survivre.
• Une spécialité ne peut se construire autour d’un examen complémentaire. Il nous faut conquérir une pratique originale.
• La pathologie veineuse n’est pas considérée comme noble alors que la pathologie artérielle...
• Mais quelle liberté nous donnera cette dernière dans 10 ans vis à vis du pouvoir des cardiologues ou des radiologues ?

■ La phlébologie est complexe et mal enseignée voire ignorée.

Pourtant une formation idoine existe depuis 6 ans.
Un Diplôme universitaire de Phlébologie dispense sur un an, un enseignement pratique et théorique à l’Université Pierre et Marie Curie, Paris 6.
Ce n’est pas seulement un lieu de formation initiale de qualité, mais aussi un lieu de recyclage.
Depuis la fin des années quatre-vingt, la phlébologie a complètement changé...
Avez-vous fondamentalement fait évoluer votre pratique ?

■ Les réseaux de soins sont encore balbutiants en France.

Dans d‘autres pays de notre vieille Europe, ils sont parfaitement matures et regroupent médecins de toute obédience, infirmières, kinésithérapeutes, podologues... et les associations de patients.
Qu’attendons-nous pour nous fédérer autour de réseaux de soins ?

■ Le vieillissement de la population fera que nous serons de plus en plus confrontés à des pathologies mixtes vasculaires, dermatologiques, rhumatologiques...

Une fonction de référent vasculaire se créera alors...et la place du médecin vasculaire et/ou angiologue et/ou phlébologue ne se discutera plus. Et la fonction créant l’organe, la spécialité deviendra indiscutable, car y exerceront des médecins bien formés, conscients de leur rôle professionnel, et soucieux de participer à l’amélioration d’un problème de santé publique.

■ Ainsi si l’avenir ne se prévoit pas, il se conquiert...Les territoires de compétence aussi !

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