Phlébologie Annales Vasculaires    Société Française de Phlébologie
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Catalogue / article

2012, 65, 2, p.57-66

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Observatoire du dépistage et de la prise en charge de la maladie veineuse en médecine générale.

Observatory for screening and management of vein disease in general medicine.

Auteurs/Authors : Guex J.J., Allaert F.-A.

Mots-clés : Maladie veineuse, Epidémiologie, Socioéconomie

Keywords: Venous disease, Epidemiology, Socioeconomics

Résumé :

Le programme Vein Consult est le premier observatoire de la maladie veineuse mis en place dans le monde et les résultats relevés en France sont présentés ici.
Trente trois mille quatre-vingt-dix-sept patients âgés en moyenne de 51 ans et de sexe féminin pour 70 % d'entre eux ont été inclus dans l'étude.
Près des deux tiers, soit 65,5 % de la patientèle des médecins généralistes, présentaient depuis 7 ans en moyenne des symptômes d'insuffisance veineuse dominés par les lourdeurs de jambes (48,9 %), les douleurs (40,9 %) et la sensation de gonflement (37,4 %).
48 % des patients ne consultant pas pour ce motif, sont pourtant directement concernés par les signes de la maladie veineuse.
Ces chiffres sont les témoins d'une maladie sous-estimée par les médecins et les patients eux-mêmes malgré la présence de symptômes typiques signant leur entrée dans la maladie veineuse.
Au cours de ces dernières années, trois modifications importantes sont intervenues dans la prise en charge des patient(e)s présentant une insuffisance veineuse associées à la publication du dernier consensus international de prise en charge de la maladie veineuse :
– l'apparition du circuit de soins et du rôle du médecin traitant ;
– le déremboursement des veinotoniques ;
– le maintien du remboursement de la contention.
L'institution du parcours de soins et le rôle central du médecin traitant ont entraîné une réduction de l'accès direct aux consultations spécialisées, qui ne sont plus remboursées qu'à 35 %, si elles n'ont pas fait l'objet d'une prescription préalable par le médecin traitant.
Plus encore, le déremboursement des traitements veinotoniques a non seulement semé le trouble dans l'esprit des patients mais les a également exposés à la nécessité de se prendre en charge par eux-mêmes ce qui peut susciter des hésitations.
Aujourd'hui, la prise en charge par les veinotoniques doit être conforme à la conférence de consensus relative à la prise en charge de la maladie veineuse chronique [1]. Elle a notamment réalisé une revue exhaustive de la littérature internationale sur l'action des médicaments veinoactifs et les a classés en fonction du niveau de preuve de leur efficacité selon la méthodologie préconisée par la HAS. Trois d'entre eux se sont vus attribuer une recommandation de grade A par le comité international qui présidait à ces recommandations : le calcium dobesilate, l'hydroxyethyl-rutoside et la fraction flavonoïque purifiée micronisée.
Ces changements structuraux ont sans doute eu un effet important sur la demande de soins des patients porteurs d'une maladie veineuse et sur les modalités de prise en charge dont ils bénéficient.
Afin de vérifier cette hypothèse une étude correspondant à la déclinaison en France du programme de recherche « Veinoconsult », validé par le conseil scientifique de l'Union Internationale de Phlébologie (UIP) et qui a pris place dans les différents pays dont les sociétés nationales de phlébologie adhèrent à cet organisme, a été menée afin :
– de décrire la prévalence de la maladie veineuse parmi la patientèle des médecins généralistes ;
– la proportion des patients dont la maladie veineuse est effectivement traitée ou non ;
– les raisons pour lesquelles certains d'entre eux ne sont plus traités ;
– l'état clinique de ceux qui sont traités actuellement ;
– leur qualité de vie et les moyens diagnostiques et thérapeutiques dont ils bénéficient aujourd'hui ;
– et le stade d'évolution de la maladie veineuse auquel les patients sont adressés désormais aux angiophlébologues et médecins vasculaires.

Summary :

The Vein Consult program is the first worldwide venous diseases observatory; its french results are presented here.
Thirty three thousand and ninety seven patients, mean age 51 year, and females for 70% of them, were included in the study.
Nearly two-thirds (65.5%) of the patient base of general practitioners, had presented during seven years on average symptoms of venous disorders, dominated by heavy legs (48.9%), pain (40.9%) and bloating (37.4%).
Forty eight per cent of patients who did not consult for this reason were however directly concerned by signs and/or symptoms of venous disorders.
These results demonstrate that the disease is underestimated by physicians and patients themselves, despite the presence of typical clinical features signing their entry into the venous disease.
In recent years, three important modifications, related to the publication of the latest international consensus on the management of vein disease, have occurred in the management of patients presenting with venous insufficiency:
– the appearance of a care pathway and the role of the general practitioner (GP);
– the discontinued reimbursement of phlebotropic drugs;
– continued reimbursement of compression.
The creation of a care pathway and the pivotal role of the general practitioner have led to a reduction in direct access to specialist consultations, which are now only reimbursed at 35%, if they were not prescribed by their GP.
In addition, the discontinued reimbursement of phlebotropic drugs has not only disturbed patients, but has also left them to manage their disease themselves, which may give rise to hesitations.
Today, treatment with phlebotropic drugs must comply with the consensus conference on the management of chronic vein disease [1]. In particular, the conference carried out an exhaustive review of the international literature on the action of phlebotropic drugs and classified them according to the level of proof of their efficacy using the methodology recommended by the Health Authorities. Three of these drugs were given a grade A recommendation by the international committee that presided these recommendations: calcium dobesilate, hydroxyethyl-rutoside and micronised purified flavonoid fraction.
These structural changes have without doubt had a considerable impact on patients with vein disease who are seeking care and on the treatment they can benefit from.
In order to verify this hypothesis, a study corresponding to the implementation in France of the "Veinoconsult" research programme validated by the scientific council of the International Union of Phlebology (IUP) was carried out. This study has already taken place in different countries whose national phlebology societies belong to this organization.
The aim of the study was to determine:
– the prevalence of vein disease in patients consulting GPs;
– the proportion of patients whose vein disease was treated effectively or not;
– reasons why certain patients were no longer treated;
– the clinical status of those currently being treatment;
– the quality of life and the diagnostic and therapeutic resources that patients benefit from today;
– and the stage of vein disease at which patients are now referred to angio-phlebologists and vascular surgeons.

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